Tu m'écrases. Mon corps est faible, je ne sais pas combien de temps cela fait que nous luttons ; pour et contre nos désirs fous. Mes poignets sont bleus, tu voulais tester la déshumanisation par la violence et je cherchais à être ton sacrifice. Tous mes sens sont éveillés , attentifs à tes mains, à ton souffle bestial, à ton poids qui me bloque dans une position impuissante, vulnérable. J'attends avec frustration que tu poses tes mains frénétiques sur ma peau, que tu y plantes tes ongles, une tu éclates mes vaisseaux sanguins, que tu perdes la tête, que tu deviennes fou et que tu me battes de tout ton coeur, de ta puissance acharnée par la haine et l'amour que tu éprouves douloureusement en complexe paradoxal de ce tu ressens pour moi. Ton physique me tue. Tu me tues. Regarde-moi. Regarde-moi lorsque tu m'enlèves à chaque fois un peu plus de moi. Regarde-moi quand à chaque coupure je réagis nerveusement. Regarde-moi quand à chaque putain de coup je serre les dents de douleurs et mes veines se gonflent d'extasie. Je suis fou de rage de ne pouvoir me mouvoir, d'être sans contrôle, pressé sous ta lourdeur de tes envies. Regarde-moi. J'en ai les larmes aux yeux. Regarde-moi. Tue moi. Tu dégaines une lame, froide et glacée et tu la plantes dans ma chair. J'ai mal. Je ne sens rien. Tu traces ton plaisir dans moi, n'agissant que pour ton propre désir. Je ne sens rien à part l'amour. Mon sang se lie avec la pointe de la lame, tu la portes à ma bouche, ouverte et couverte de salive, de semen, de liquides mélangés. Tu t'essuies sur moi, et j'ouvre la bouche pour accueillir votre précieux. Je suis rempli, extasié, fasciné par sa taille, sa force son sang froid. Je le désire. Je veux qu'il m'étouffe. Je veux qu'il me tue. Encore plus. Les caresses deviennent des claques, la cruauté de ses mouvements émanent du désir violent et injuste que tu as choisi pour moi. Tu me tires vers toi et m'écrases encore un peu plus. L'instinct nous unit. Ton odeur m'enivre, ton parfum, tes cheveux, je suis ivre de toi, de tes mains, de ton cou, de tes clopes, de ton égoïsme. Tes yeux sont aussi sombres que ceux d'un loup qui veut me déchirer et boire mes entrailles. La lune nous éclaire. Les étoiles n'existent pas. Le temps s'est arrêté. Tu es l'ombre de mes désirs. D'un coup soudain tu tires mes cheveux en arrière et je relève la tête. Regarde moi. Tu ne me regardes pas. Tu me mords la gorge, de toutes tes forces. J'ai mal. Ses crocs me rentrent dedans, me foudroient, me percent. Je sens la chaleur quitter mon corps, sa main se déserre. Il me lèche, tendrement. Je pleure. Je me débats, je m'affole, je m'étouffe. Tu souris. Tu m'aimes. Une larme de sang tâche les draps. Rien que toi et moi. Étreinte amoureuse. Tu écrases tes lèvres contre les miennes. Je sanglote, alors tu me mords la langue me faisant goûter mon propre sang. Rends-moi ma mémoire. Je me vide dans ce néant d'absolutisme, dans cette terreur, dans l'espace creux. Mes tripes tombent, et je tombe, et je m'écrase en enlaçant l'état fumant de ma conscience. En laissant sourire l'inconscience du bout de mes doigts jusqu'à ms paupières. Je laisse partir mes grésillements de mes neurones qui cognent au rythme de mon coeur qui s'éteint et tu poses ta tête sur moi, sur mon système défaillant. Les draps prennent la couleur de ma gorge ouverte pourpre viscérale.