Le salon
Ton environnement privé
Une odeur de café émane de la pièce
Tu me fais m'asseoir
sur une chaise haute.
Un chevalet est placé devant la scène centrale
Une lueur d'après-midi chaleureuse traverse la fenêtre entre-ouverte
Je pose pour modèle, observe les recoins de la pièces
Tu tends le bras vers moi, prends mes mesurations
Trace ma silhouette
Tu me regardes avec concentration,
tel un artiste qui tente de capturer l'âme de sa muse
Un instant plus tard, tu me proposes de me déshabiller
Dans un cadre purement esthétique, j'accepte
Mon corps est une sculpture des Dieux que j'expose volontiers
à n'importe quel individu qui éprouve une quelconque attirance
Et je succombe aux caresses tel un chat
Ceci est un mensonge
Pourtant, je ne ressens que de la crainte
Face à cette jeunesse qui fâne au fil du temps
Écrasé par la gravité de la vie
Mon corps faiblit
Et mon esprit est plein de failles
La beauté ne dure qu'un temps
Comme le printemps qui se meurt à la fin de l'été
Après avoir pris cette délicieuse lumière
Offerte par l'astre solaire
Les feuilles finissent par sécher
Et tomber au sol, pourrissantes.
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