L'écho des maux
[Existence]
Rien n'avait de sens, et tout était parfaitement logique.
Tout avait leur place dans cet univers.
Chaque chose existait en son temps et s'adaptait selon les circonstances de son évolution.
L'humanité est un parasite de la Terre. Mais de son existence, il fait partie de la vie.
Tous à sa place dans cet univers.
Tous sauf moi.
*
C'est dès le plus jeune âge, que mon enfance fut gâchée.
Conscient de ma présence dans ce monde existant qui semblait suivre les lois de conformité comme la loi du plus fort, et à mon plus grand malheur, le prénom que l'on m'avait donné était imprononçable, ce qui résultait à la confusion des professeurs lorsque ce fut mon tour à la table des présences.
J'étais plutôt calme et docile à l'époque considéré comme timide. Mis sur le côté, et trop souvent ignoré des autres élèves, seul le dessin me démarquait des autres. Comme j'étais reclus dans mon coin, je dessinais sagement dans ma chambre que je partageais avec un ordinateur plus épais que moi.
Quand j'entendais, dès le soir venu, mes parents se taper sur la gueule et ma mère hurler.
Je craignais les lendemains, les matins, le stress de devoir aller en cours, pour arriver à l'heure pour attendre cet interminable agaçant appel des présences et entendre mon lamentable nom se faire écorcher, déformer dans toutes les manières humiliantes et insultantes possibles. Ma mère étant très stressée, me gueulait dessus parce que j'étais trop lent ou différent des autres enfants.
Je n'étais pas doué pour me faire des amis. Mes cheveux noirs et plutôt longs me retombait sur les yeux. Comme je devais partager la salle de bain avec mes deux frères, jumeaux (âgé de 2 ans de plus que moi) et que je préférerais dormir, plutôt que me lever tôt pour me laver les cheveux, ils étaient bien trop souvent luisant et gras, dû à la négligence que je portais pour eux.
Incapable de m'établir dans un groupe d'amis, j'étais rapidement devenu le loser de la classe.
*
Comme dans la majorité des cas, certaines personnes que tu reconnais comme étant de ta famille s'ajoute dans ta vie, et te font comprendre les différences et à quel point le monde est vaste. Tous ont des vécus et des opinions qu'ils le montrent, ou pas. Au milieu de tous, tu es le vilain petit canard aux bras trop maigres et la peau bien pâle.
Traînant les pieds jusqu'à mes 13 ans,
il m'était impossible de vivre de manière optimiste, face aux remarques mal placées, aux moqueries acerbes et aux piques que me lançait durant la quasi totalité de la classe primaire qui s'était résignée à me détester.
Le mal-être de ma personne m'a rendu involontairement celui que je suis. Mal à l'aise, taciturne, totalement solitaire et insatisfait.
Un genre de chat errant, sale et blessé.
Je communiquais très peu, ou essayait au mieux de gérer ma vie, en me rassurant sur certaines situations en me trouvant des raisons que je sembler croire plus ou moins. Mes certitudes et incertitudes grandissaient au nombre de jours que je passais sur cette planète. "secondes ; minutes; heures; jours ; semaines ; mois ; années..."
Ces humiliations ont traîné jusqu'à ce que j'ai décidé de changer.
Je me retrouvais parfois dans des situations très gênantes ; dans la rue, à flipper pour une odeur de joint, dans un parc, dans un appartement au dernier étage ; réveillé face à la tentative de suicide d'un voisin ; assister à l'abattement d'un arbre immense dans ta propre rue en train de se faire tronçonner ; la perte d'un porte-feuille ; se retrouve sur un banc avec un type louche ; à vomir, pas loin d'un appel de ta mère ; sur le sofa d'une des connaissances introverti qui fumait son premier joint ; se retrouver à la rue en tentative de fuite, monter des échafaudages le haut d'une église, et crier.
Nonobstant ces faits, je tentais de m'instruire au mieux, je passais mon temps à me retirer dans un coin, broyant du noir ou les yeux dans mes carnets de notes.
Je trouvais du réconfort dans tout ce qui pouvait me tomber sous la main :
internet, musique, livres, objets trouvés au sol, fonds de caisses, drogues, êtres humains...
Il m'était impossible de ne pas me sentir attiré par ceux qui ont besoin d'aide. Je ressentais comme une mission d'aider les plus faibles, ou de leur transmettre du savoir, des conseils ou des informations que j'aurai aimé savoir étant plus jeune. Mon medium le plus concret était internet, je développais et partageais mes savoirs sur le net, dans une bienveillance solide qui constituait mon caractère.
- "Appelez moi E."
Écrire était pour moi tellement plus facile que de communiquer avec la parole, je remplissais un cahier de notes, je lisais et retenais des listes de mots, j'écrivais et je codais des lignes et des lignes jusqu'à m'épuiser la nuit.
Probablement du fait que je m'étais retenu de dire trop de choses lors de mes années d'adolescent, qu'écrire était une sorte d'exutoire. Cela me permettait de me défouler, de rêver lorsque j'écrivais de la poésie aux étoiles, de cultiver mon imagination, de laisser courir mes jubilations capricieuses, d'éterniser des moments, de trancher avec l'injustice.
Parfois, je me questionnais si laisser des traces de mes pensées comme ça était réellement une bonne idée. Je n'en avais pas la réponse. Et j'ignorai ce que ma trace aura comme effet sur ce monde d'échéance.
Par tous moyens, j'évitais les regards dans les transports en commun, j'écoutais de la musique trop fort dans mon mp4 de la taille d'une boîte d'allumettes avec des écouteurs noirs à fil, les mains dans les poches.
Dir en Grey. C'était un de mes groupes préférés. Plus tard, j'aurai un tatouage en honneur à cette musique.
The boy who blocked his own shot.
Les OST de Mr Robot, de Oldboy, de Aku no hana. D. Gray man.
Tekkonkinkreet. Silent Hill.
Slow Damage.
J'étais jeune, tout juste 21 ans.
Plutôt maigre, pas très en forme. Les yeux cernés et vides, accro au microdosing et à l'idée de se foutre en l'air. Cheveux toujours aussi noir, mais propre cette fois.
Je cultivais un attrait pour toutes sortes de curiosités. Que je ramenais dans la chambre tel des trésors. Les choses immatérielles s'inscrivaient dans mes carnets, ou sur mon bureau.
Mes seules sorties organisées étaient celles du dimanche, où je me rendais très tôt aux brocantes et marchés d'antiquaires. Parfois je ne dormais pas (mes samedis soirs étant ennuyants, pendant que tous les jeunes de mon âge se mettaient des grosses races) pour me rendre très tôt, tel un fantôme, plânant et délirant tout seul dans les allées longeant des tapis remplis de merveilles.
J'étais comblé de bonheur, entre mes objets anciens aux visages effrayants, aux livres qui s'entassaient sur ma table de chevet, et mes feuilles voltigeant partout dans ma pièce.
*
[Existence]
Rien n'avait de sens, et tout était parfaitement logique.
Tout avait leur place dans cet univers.
Chaque chose existait en son temps et s'adaptait selon les circonstances de son évolution.
L'humanité est un parasite de la Terre. Mais de son existence, il fait partie de la vie.
Tous à sa place dans cet univers.
Tous sauf moi.
*
C'est dès le plus jeune âge, que mon enfance fut gâchée.
Conscient de ma présence dans ce monde existant qui semblait suivre les lois de conformité comme la loi du plus fort, et à mon plus grand malheur, le prénom que l'on m'avait donné était imprononçable, ce qui résultait à la confusion des professeurs lorsque ce fut mon tour à la table des présences.
J'étais plutôt calme et docile à l'époque considéré comme timide. Mis sur le côté, et trop souvent ignoré des autres élèves, seul le dessin me démarquait des autres. Comme j'étais reclus dans mon coin, je dessinais sagement dans ma chambre que je partageais avec un ordinateur plus épais que moi.
Quand j'entendais, dès le soir venu, mes parents se taper sur la gueule et ma mère hurler.
Je craignais les lendemains, les matins, le stress de devoir aller en cours, pour arriver à l'heure pour attendre cet interminable agaçant appel des présences et entendre mon lamentable nom se faire écorcher, déformer dans toutes les manières humiliantes et insultantes possibles. Ma mère étant très stressée, me gueulait dessus parce que j'étais trop lent ou différent des autres enfants.
Je n'étais pas doué pour me faire des amis. Mes cheveux noirs et plutôt longs me retombait sur les yeux. Comme je devais partager la salle de bain avec mes deux frères, jumeaux (âgé de 2 ans de plus que moi) et que je préférerais dormir, plutôt que me lever tôt pour me laver les cheveux, ils étaient bien trop souvent luisant et gras, dû à la négligence que je portais pour eux.
Incapable de m'établir dans un groupe d'amis, j'étais rapidement devenu le loser de la classe.
*
Comme dans la majorité des cas, certaines personnes que tu reconnais comme étant de ta famille s'ajoute dans ta vie, et te font comprendre les différences et à quel point le monde est vaste. Tous ont des vécus et des opinions qu'ils le montrent, ou pas. Au milieu de tous, tu es le vilain petit canard aux bras trop maigres et la peau bien pâle.
Traînant les pieds jusqu'à mes 13 ans,
il m'était impossible de vivre de manière optimiste, face aux remarques mal placées, aux moqueries acerbes et aux piques que me lançait durant la quasi totalité de la classe primaire qui s'était résignée à me détester.
Le mal-être de ma personne m'a rendu involontairement celui que je suis. Mal à l'aise, taciturne, totalement solitaire et insatisfait.
Un genre de chat errant, sale et blessé.
Je communiquais très peu, ou essayait au mieux de gérer ma vie, en me rassurant sur certaines situations en me trouvant des raisons que je sembler croire plus ou moins. Mes certitudes et incertitudes grandissaient au nombre de jours que je passais sur cette planète. "secondes ; minutes; heures; jours ; semaines ; mois ; années..."
Ces humiliations ont traîné jusqu'à ce que j'ai décidé de changer.
Je me retrouvais parfois dans des situations très gênantes ; dans la rue, à flipper pour une odeur de joint, dans un parc, dans un appartement au dernier étage ; réveillé face à la tentative de suicide d'un voisin ; assister à l'abattement d'un arbre immense dans ta propre rue en train de se faire tronçonner ; la perte d'un porte-feuille ; se retrouve sur un banc avec un type louche ; à vomir, pas loin d'un appel de ta mère ; sur le sofa d'une des connaissances introverti qui fumait son premier joint ; se retrouver à la rue en tentative de fuite, monter des échafaudages le haut d'une église, et crier.
Nonobstant ces faits, je tentais de m'instruire au mieux, je passais mon temps à me retirer dans un coin, broyant du noir ou les yeux dans mes carnets de notes.
Je trouvais du réconfort dans tout ce qui pouvait me tomber sous la main :
internet, musique, livres, objets trouvés au sol, fonds de caisses, drogues, êtres humains...
Il m'était impossible de ne pas me sentir attiré par ceux qui ont besoin d'aide. Je ressentais comme une mission d'aider les plus faibles, ou de leur transmettre du savoir, des conseils ou des informations que j'aurai aimé savoir étant plus jeune. Mon medium le plus concret était internet, je développais et partageais mes savoirs sur le net, dans une bienveillance solide qui constituait mon caractère.
- "Appelez moi E."
Écrire était pour moi tellement plus facile que de communiquer avec la parole, je remplissais un cahier de notes, je lisais et retenais des listes de mots, j'écrivais et je codais des lignes et des lignes jusqu'à m'épuiser la nuit.
Probablement du fait que je m'étais retenu de dire trop de choses lors de mes années d'adolescent, qu'écrire était une sorte d'exutoire. Cela me permettait de me défouler, de rêver lorsque j'écrivais de la poésie aux étoiles, de cultiver mon imagination, de laisser courir mes jubilations capricieuses, d'éterniser des moments, de trancher avec l'injustice.
Parfois, je me questionnais si laisser des traces de mes pensées comme ça était réellement une bonne idée. Je n'en avais pas la réponse. Et j'ignorai ce que ma trace aura comme effet sur ce monde d'échéance.
Par tous moyens, j'évitais les regards dans les transports en commun, j'écoutais de la musique trop fort dans mon mp4 de la taille d'une boîte d'allumettes avec des écouteurs noirs à fil, les mains dans les poches.
Dir en Grey. C'était un de mes groupes préférés. Plus tard, j'aurai un tatouage en honneur à cette musique.
The boy who blocked his own shot.
Les OST de Mr Robot, de Oldboy, de Aku no hana. D. Gray man.
Tekkonkinkreet. Silent Hill.
Slow Damage.
J'étais jeune, tout juste 21 ans.
Plutôt maigre, pas très en forme. Les yeux cernés et vides, accro au microdosing et à l'idée de se foutre en l'air. Cheveux toujours aussi noir, mais propre cette fois.
Je cultivais un attrait pour toutes sortes de curiosités. Que je ramenais dans la chambre tel des trésors. Les choses immatérielles s'inscrivaient dans mes carnets, ou sur mon bureau.
Mes seules sorties organisées étaient celles du dimanche, où je me rendais très tôt aux brocantes et marchés d'antiquaires. Parfois je ne dormais pas (mes samedis soirs étant ennuyants, pendant que tous les jeunes de mon âge se mettaient des grosses races) pour me rendre très tôt, tel un fantôme, plânant et délirant tout seul dans les allées longeant des tapis remplis de merveilles.
J'étais comblé de bonheur, entre mes objets anciens aux visages effrayants, aux livres qui s'entassaient sur ma table de chevet, et mes feuilles voltigeant partout dans ma pièce.
*