Miracle Ways

[Miracle Ways]


"Une sensation de froid, des mains me touchent. Me manipulent.
Une odeur d'alcool, clinique.
Je ne sais combien de fois ils ont planté des aiguilles sous ma peau. À chaque fois, je le sais. Ils sont là. Mais je ne peux pas les voir.
Ils sont là. Mais je ne peux que les deviner."

Qui est là ?


Lorsque la connexion entre son coeur et sa conscience fut rétablie, pendant plusieurs jours Kuroge était incapable de parler. La perte de son sens de la vue a dû profondément le déstabiliser. On l'a retrouvé, chez lui, couvert de blessures, d'ecchymoses, de l'encre injecté dans les yeux, des éclats de verres sous sa peau, qui cicatrisait déjà dans sa peau décharnée. Un carnage. Il était devenu inconscient de ses faits et gestes. Sa démence était-elle causée par un dosage trop élevé ? Il n'avait plus le contrôle de lui-même. Il n'était plus lui-même.
Est-ce le désespoir et la culpabilité qui l'ont rendu fou à ce point ? La violence qu'il a subit n'était pas humainement normale. L'injustice est venue à sa porte pour prendre tout ce qu'il lui restait.
Il n'avait pas à subir ça.
Ce n'était pas de sa faute. Le monde est injuste.

...

Kuroge était vivant. Son âme était restée connectée à son coeur. Il respirait.

Dans une chambre d'hôpital, au bout d'un long couloir aux murs blancs, une porte s'ouvrait sur une petite chambre à la température réglée la plus optimale aux conditions humaines. Dans un lit, était allongé un corps, bandés de gaze médicale et une silhouette paraissait, fatiguée sur un banc à côté du lit, un pull noir en boule sur ses genoux pressé sous sa tête et un sac de cours à bandoulière à ses pieds.

Lorsque Shiro se réveilla, il observait son ami. Son ami endormi. Impuissant et courageux. Vivant, survivant.
Quand la porte s'ouvrit. C'était Mika. Il est venu apporter du chocolat et des fleurs, un bouquet de lys blanc, du muguet, du thé a la camomille. Vincent était avec lui.
Il déposa une main sur l'épaule de Shiro et lui demanda si ça va. Il esquissa un sourire, chaleureux, sincère.

Des jours plus tard, les heures semblaient durer une éternité.
Kuroge se réveilla.

~ ʚ♡ɞ ~



La douce brise du printemps amenait les oiseaux. Un tout petit moineau sautait de branches en branches, derrière le rideau pâle de la chambre aménagée et décorée par les soins de Mika qui passait deux fois par semaine. Les lys avaient pris de la couleur dans les vases, et le muguet avait conservé sa forme, intacte mais les brins étaient secs, le calcaire de l'eau qui s'était évaporée ornait la tablette près de la fenêtre.
Shirotan entra dans la chambre, il était habillé d'une chemise blanche, et avait désormais un sac à dos de couleur noire comme les cheveux de Kuro. Il passa sa main dans ses cheveux, le patient encore somnolant. Il sourit.

- " Bonjour."
- " Salut, comment tu vas aujourd'hui ?"
- " Journée douce. Il y a du soleil aujourd'hui, c'est agréable. Comment tu te sens ?"
- " Bien. Léger. Je pensais... Que je pouvais peut-être me lever et marcher un peu dehors."
- " C'est une bonne idée ? Je t'accompagne ?"
- " Je te remercie."

Kuroge se leva, agrippa le bras de Shiro, passa un bras autour de ses épaules.
Et ils sortirent marcher dans les jardins de l'hôpital.

[Miracle Ways]


"Une sensation de froid, des mains me touchent. Me manipulent.
Une odeur d'alcool, clinique.
Je ne sais combien de fois ils ont planté des aiguilles sous ma peau. À chaque fois, je le sais. Ils sont là. Mais je ne peux pas les voir.
Ils sont là. Mais je ne peux que les deviner."

Qui est là ?


Lorsque la connexion entre son coeur et sa conscience fut rétablie, pendant plusieurs jours Kuroge était incapable de parler. La perte de son sens de la vue a dû profondément le déstabiliser. On l'a retrouvé, chez lui, couvert de blessures, d'ecchymoses, de l'encre injecté dans les yeux, des éclats de verres sous sa peau, qui cicatrisait déjà dans sa peau décharnée. Un carnage. Il était devenu inconscient de ses faits et gestes. Sa démence était-elle causée par un dosage trop élevé ? Il n'avait plus le contrôle de lui-même. Il n'était plus lui-même.
Est-ce le désespoir et la culpabilité qui l'ont rendu fou à ce point ? La violence qu'il a subit n'était pas humainement normale. L'injustice est venue à sa porte pour prendre tout ce qu'il lui restait.
Il n'avait pas à subir ça.
Ce n'était pas de sa faute. Le monde est injuste.

...

Kuroge était vivant. Son âme était restée connectée à son coeur. Il respirait.

Dans une chambre d'hôpital, au bout d'un long couloir aux murs blancs, une porte s'ouvrait sur une petite chambre à la température réglée la plus optimale aux conditions humaines. Dans un lit, était allongé un corps, bandés de gaze médicale et une silhouette paraissait, fatiguée sur un banc à côté du lit, un pull noir en boule sur ses genoux pressé sous sa tête et un sac de cours à bandoulière à ses pieds.

Lorsque Shiro se réveilla, il observait son ami. Son ami endormi. Impuissant et courageux. Vivant, survivant.
Quand la porte s'ouvrit. C'était Mika. Il est venu apporter du chocolat et des fleurs, un bouquet de lys blanc, du muguet, du thé a la camomille. Vincent était avec lui.
Il déposa une main sur l'épaule de Shiro et lui demanda si ça va. Il esquissa un sourire, chaleureux, sincère.

Des jours plus tard, les heures semblaient durer une éternité.
Kuroge se réveilla.

~ ʚ♡ɞ ~



La douce brise du printemps amenait les oiseaux. Un tout petit moineau sautait de branches en branches, derrière le rideau pâle de la chambre aménagée et décorée par les soins de Mika qui passait deux fois par semaine. Les lys avaient pris de la couleur dans les vases, et le muguet avait conservé sa forme, intacte mais les brins étaient secs, le calcaire de l'eau qui s'était évaporée ornait la tablette près de la fenêtre.
Shirotan entra dans la chambre, il était habillé d'une chemise blanche, et avait désormais un sac à dos de couleur noire comme les cheveux de Kuro. Il passa sa main dans ses cheveux, le patient encore somnolant. Il sourit.

- " Bonjour."
- " Salut, comment tu vas aujourd'hui ?"
- " Journée douce. Il y a du soleil aujourd'hui, c'est agréable. Comment tu te sens ?"
- " Bien. Léger. Je pensais... Que je pouvais peut-être me lever et marcher un peu dehors."
- " C'est une bonne idée ? Je t'accompagne ?"
- " Je te remercie."

Kuroge se leva, agrippa le bras de Shiro, passa un bras autour de ses épaules.
Et ils sortirent ensemble de l'hôpital.


~ end ~